9 janvier 2002

Benoît Fougeirol

De l'écran au cadre : la ville habillée

La nature a longtemps été considérée par les humains comme une mère aux capacités nourricières illimitées. Mais avec l'expansion technologique et la croissance démographique son caractère fini est apparu de plus en plus nettement; la planète Terre se révèle chaque jour comme un monde clos, qui semble se rétrécir au rythme de l'accélération des vitesses de communication, de déplacement et d'échange.

Félix Guattari

Reconstruire un paysage

Si l'écran fait exister l'image, il est aussi une surface qui s'interpose entre le monde et nous.
De l'opacité a la transparence, l'écran laisse filtrer des bribes et des fragments de réel et nous protège ainsi d'une ardeur trop vive.

A travers l'emballage-écran, d'une déchirure à l'autre et par le jeu des transparences, du net et du flou, le cadre se multiplie. Par ces recadrages volontaires et hasardeux, le paysage ne se livre pas comme une fenêtre sur le monde mais oscille dans un va et vient fantasmatique qui inscrit l'empreinte dans le cadre de la fiction.

A l'heure où l'espace naturel évolue en lieu de mémoire, mes photographies et leur point de vue sur les matières plastiques interrogent les mutations de l'environnement.

"Habiller la ville", c'est substituer à l'horizon du paysage la frontalité de nos actes et de nos désirs et signifier par la beauté de cette rencontre une certaine fatalité.

Biographie