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Le cadre, le champ, l’écran

Présentation du séminaire de photographie 2001 - 2002

Le cadre définit quatre bords à l’image et conditionne de fait sa fabrication et son sens.
Mais cadrer, c’est isoler, focaliser l’attention, remplir, vider, exclure, rassembler, juxtaposer, hiérarchiser… : le cadre est une responsabilité. Tout en tenant le référent à distance, en l’instituant comme objet du regard, le cadreur façonne un nouveau réel, construit un nouvel espace. C’est à ce prix – aussi – qu’il documente.
Affirmer que l’image photographique est une empreinte obtenue par réflexion ou émission de rayonnements électromagnétiques par l’objet référent confère une légitimité scientifique à la photographie artistique et, partant, à l’histoire de l’art. Mais une telle analyse peut conduire à occulter cette part de l’intention et du corps de l’auteur, à faire oublier que le cadre est une signature, un engagement et, déjà, une action.

Si, schématiquement, le concept de cadre est lié aux dispositifs de prise de vue et concerne (plutôt) l’image fixe photographique, celui de champ appartient aux dispositifs de réception et reste lié de préférence à l’image animée cinématographique. Il désigne ce monde diégétique, non réel mais possible qui se prolonge indéfiniment au-delà des bords de l’écran. Dans les salles obscures, c’est au champ que l’imagination accorde son adhésion immédiate, sa confiance.

L’écran fait exister l’image. Il est cette surface matérielle qui, en appelant l’inscription, la conditionne. Les lumières de nos écrans contemporains, consubstantielles aux images et aux textes, en affirment fortement l’existence.
Les images fragmentées, rendue discrètes, modulables pixel par pixel, autorisent dès lors l’emprise  d‘une hyperréalité. Des mondes nouveaux aux constructions parfaitement logiques, mais cette fois impossibles sont élaborés. Ils ne se superposent ni à l’univers documentaire ni au monde fictionnel de la photographie ou du cinéma. Un œil-écran s’affirme : celui de transgressions facilitées du réel.

A l’heure où se brouillent les frontières entre la photographie (créée par la lumière) et l’image écran (diffusée par la lumière), il reste à analyser ce qui, de l’image contemporaine, appartiendrait à l’image même, à ses outils, à la signature de ses auteurs. Ce qui relèverait de l’œuvre et du “ hors-d’œuvre ”.
Alors que semblent s’imposer la prise de vue, la retouche, le catalogage et la diffusion numériques, il reste à se demander ce qui, dans nos encadrements contemporains, relève encore du cadre analogique, du champ cinématographique.
Ce séminaire qui accueillera, autour des œuvres, plasticiens, scientifiques, historiens et philosophes de la photographie, devrait permettre de fournir des éléments de réponse précis.

M. S.

Programme 2001 - 2002


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Page mise à jour le Ven 30 aoû 2002