24 mars 2004

Claire Lissalde et Jean-François Werner

Le portrait photographique, outil de recherche :
le cas du fonds Augustt (Côte d'Ivoire)

« Du terrain à la base de données numérique » ou « comment faire du portrait photographique un outil de recherche ».

Un processus de construction de l'outil de recherche s'effectue en dix ans (1993 - 2003) et six étapes :

• 1993 : « l’invention » d’un trésor photographique ou la rencontre improbable entre un ethnologue qui ne savait pas ce qu’il cherchait et un photographe désespéré.
  Biographie de Cornelius Augustt, ivoirien, exemplaire d’une trajectoire professionnelle dans le domaine de la photographie de studio entre 1950 et 1993. Comment et pourquoi un ethnologue en est venu à étudier la photographie africaine.
• 1994 - 1996 : le travail préliminaire sur le fonds (inventaire, expertise, archivage) au centre de l'Institut de recherche pour le développement de Bouaké.
  Les problèmes concrets posés par l’archivage des négatifs (matériel de classement) et l’apprentissage sur le tas par tâtonnements et erreurs. La réalisation de 1000 planches-contact. Les premiers résultats : le dispositif scénique, les séries de portraits, portraits à usage public, portraits à usage privé.
• 1996 - 1997 : la diffusion des résultats : l’exposition Augustt à Bamako et son itinérance.
  Les tenants et aboutissants de ce projet. La réception de l’exposition en Europe (cf. Salagon 99). La publication de l’Anthologie de la photographie africaine. Le marché de la photographie africaine (les retombées économiques).
• 1999 - 2001 : les aspects juridiques et éthiques du projet Augustt et la mise en place d'une politique visant à permettre aux africains de conserver et exploiter leur patrimoine photographique.
  Le projet achoppe sur l’évolution de la situation politique en Côte d’Ivoire. Le transfert du fonds en France, le décès de C. Augustt, une tentative de prédation mise en échec (exemple de la succession de C. Augustt).
• 2000 - 2002 : La numérisation des photographies (aspects techniques, juridiques, scientifiques et financiers).
• 2003 : La construction d'une base de données sur l'Internet.
  La question de la mise à disposition sur Internet. La place du fonds Augustt dans une photothèque scientifique. La question d’une collection dans une base de données ou chacune des photos peut être consultée de façon isolée. L’insertion de 500 photos dans la Base Indigo comme enjeu institutionnel.

En guise de conclusion :

Évolution du projet Augustt : problèmes et perspectives en termes de conservation et de mise en valeur. Les demandes de financement. Le projet de laboratoire du patrimoine à Bamako. Le staut juridique du fonds est-il un obstacle à l’avancement du projet ?